Environnement. Alerte à la surpêche aux Galapagos
Une armada de navires chinois plus grosse que jamais rôde, cet été, autour de l’archipel équatorien et menace les espèces protégées de ce sanctuaire marin.
Alan LOQUET, à Santiago du Chili.Publié le 14/08/2020 à 18h09ABONNEZ-VOUS
Ils sont là depuis la mi-juillet et devraient rester encore deux semaines
, s’impatiente Luis Suárez. Dans le viseur du vice-président de l’ONG Conservation Internationale Équateur : une flotte de 340 navires, chinois en grande majorité, positionnée au sud-est de l’archipel des Galapagos (Équateur).
Cette année, cette armada composée de bateaux de pêche, mais aussi de navires frigorifiques et de ravitaillement, se distingue par son nombre. Il n’y a jamais eu autant de bateaux usines chinois en quête de calmar géant
, constate Luis Suárez.
Leur présence n’a rien d’illégal. Selon les autorités équatoriennes et les images satellites publiées par Global fishing watch, les navires opèrent dans les eaux internationales, tutoyant la zone économique exclusive (ZEE) des Galapagos. Les tortues marines et les raies mantas, deux espèces menacées, n’en ont rien à faire de ces limites, tempête le défenseur de l’environnement. Ce ne serait pas la première fois que cette flotte, en plus de surexploiter les ressources, pratique la pêche illégale.
En 2017, les garde-côtes équatoriens avaient arraisonné un navire chinois dans la réserve marine des Galapagos, et saisi 300 tonnes de poisson, plus de 6 600 requins, dont des requins-marteaux, espèce menacée d’extinction. Les vingt membres d’équipage avaient écopé de peines allant jusqu’à quatre ans de prison.
Pékin a créé la surprise en interdisant à ses ressortissants, ce 6 août, de pêcher près des Galapagos… entre septembre et novembre. Une blague, dénonce Juan Carlos Sueiro, expert halieutique de l’ONG Oceana. À ce moment de l’année, la flotte chinoise est déjà au beau milieu du Pacifique !
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